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Logo des Marais du Cassan et de Prentegarde, zone humide protégée, situés sur les communes de Lacapelle-Viescamp, Saint-Etienne-Cantalès et Saint-Paul-des-Landes dans le Cantal.

Un environnement protégé

La géologie

Le secteur du marais appartient géologiquement au bassin sédimentaire d'Aurillac qui s'étend vers l'Est de Saint Paul des Landes jusqu'à Arpajon sur Cère et Mur de Barrez.

Ce bassin correspond à une transition géographique mais aussi chronologique, dans sa formation, entre les micaschistes (-340 MA et au delà) et les granites (-300 MA à –280 MA) de la Châtaigneraie et de la Xaintrie proches (ère primaire), les dépôts du sillon houiller (vers -300 MA) discrètement visibles à Miécaze (tout près du marais) et les témoignages des manifestations volcaniques bien plus tardives (-13 à –2,8 MA) de l'ère tertiaire, sous forme de brèches d'explosions successives et de laves plus ou moins fluides.

Cette région, comme tout le Massif central, était à l'ère secondaire et encore au début de l'ère tertiaire, complètement émergée. Il n'y a donc pas de traces de sédimentation liée à cette époque durant pratiquement 200 MA. A la périphérie de cette zone émergée se formaient alors en milieu marin profond, notamment, les grandes barres calcaires dans ce qui sont aujourd'hui le bassin aquitain et le détroit de Rodez.

Le secteur du marais appartient géologiquement au bassin sédimentaire d'Aurillac qui s'étend vers l'Est de Saint Paul des Landes jusqu'à Arpajon sur Cère et Mur de Barrez.

Cette partie émergée du Massif central était alors une pénéplaine, sujette à l'érosion et à de nombreux mouvements tectoniques ayant donné naissance à des fossés d'effondrement avec pas ou peu de franches relations avec les mers environnantes. Les écoulements d'eau, tantôt torrentiels, tantôt plus calmes ont amené, roulé et déposé des galets emballés dans des argiles. Puis se sont déposés des sables et des argiles au gré des variations de débits de rivières, des formation de lacs, des avancées et des reculées de rivages marins.

Au niveau de Camp de Cassan, Prentegarde et vers le village de Saint Paul, nous sommes dans des formations à dominante argileuse avec probablement en profondeur et reposant sur les micaschistes, des conglomérats résultant de l'érosion de la Chaîne hercynienne. Affleurent ici et en large extension des graviers argileux datés de l'Oligocène (-34 à -23 MA), avec localement des niveaux d'argiles bariolées de couleur verte ou rouge, niveaux argileux qui deviennent de plus en plus présents au Nord de Saint Paul des Landes en allant vers Crandelles.

Ponctuellement, vers Puy de Lavaurs, Puy de Toule et buttes proches de Crandelles, se font voir des affleurements de roches carbonatées reposant sur les argiles sous forme de marnes vertes et blanches surmontées par des calcaires où l'on peut trouver des horizons fossilifères qui témoignent pour la plupart de sédimentations effectuées en eau de mer peu profonde ou saumâtre, voire douce.

L'érosion a fait son œuvre et ne laisse apparaître dans le modelé paysager actuel que quelques buttes témoins et une vaste plaine de sédiments argileux accumulés.

Tous les terrains du socle hercynien métamorphique et granitique, toutes les formations sédimentaires rencontrées (argiles, marnes, calcaires) sont présents sous la montagne cantalienne mais sont recouverts par une imposante masse de matériaux volcaniques.

Dans le contexte topographique actuel, les eaux de pluie percolent rapidement à travers les formations calcaires et émergent en pied de falaises. Elles complètent l'alimentation apportée par les eaux de pluie réceptionnées sur le bassin argileux. Le relief quasiment plat et la prédominance des argiles imperméables expliquent une organisation difficile et diffuse des eaux de surface. Cette caractéristique favorise la présence de nombreuses zones humides dont la plus remarquable par sa taille et la richesse de son biotope est le Marais de Saint Paul des Landes.

Jean-Louis BORDES

Photos et droits réservés : © Cantal Photo Club.