Les objectifs et actions
Protection de la Flore
Une compilation réalisée par le CEN Auvergne en 2021 permet de dresser une liste de 533 taxons de plantes vasculaires pour le site Natura 2000, ce qui est proche de l’exhaustivité. Cela représente environ 16% de la flore auvergnate.
Parmi elles, ce sont au total 25 espèces ou groupes d’espèces à enjeu qui ont été recensés au cours de la dernière décennie.
Notons que pour la plupart des espèces, les mentions sont relativement récentes. 65% de ces espèces sont inféodées aux zones tourbeuses oligotrophes, sur lesquels reposent les enjeux majeurs du site. Ensuite, ressortent des enjeux sur les espèces de milieux amphibies également oligotrophes.
La Spiranthe d’été (Spiranthes aestivalis) inscrite à l’annexe IV de la Directive Habitats/Faune/Flore et protégée à l’échelle nationale, est considérée comme un symbole et un enjeu majeur du site, car ce dernier abrite les principales stations d’Auvergne. Les populations ayant tendance à fluctuer d’une année sur l’autre, il n’est pas possible de tirer de tendance précise sur son état de conservation. Néanmoins, entre 2018 (année favorable) et 2020 (année défavorable) les populations recensées sur la station principale du site sont passées de près de 250 pieds à 140 pieds.
Une partie de cette station actuellement mise en défens semble être aujourd’hui menacée par l’enfrichement, et mériterait une remise en pâturage extensif.
Globalement, la Spiranthe d’été est surtout menacée par l’intensification du pâturage mais aussi par l’assèchement des milieux (anthropique direct : drainage par fossés et « naturel » : changements climatiques), menaces qui ont conduit à la non observation de l’espèce depuis des années (disparition ?) dans au moins une de ces stations...
En parallèle, notons la présence de cinq autres espèces protégées à l’échelle nationale dont la Laîche de Hartman (Carex hartmanii), qui a été découverte sur le site à l’occasion de prospections en 2020. Il s’agit là de l’unique localité connue pour le département du Cantal et du second secteur connu d’Auvergne. Enfin, à noter sur le site la présence de l’Arnica des montagnes (Arnica montana), inscrit en annexe V de la Directive Habitats, qui bien que non considérée comme espèce à enjeu, présente un intérêt en terme de ressource génétique en tant que population de basse altitude. Les espèces de sphaignes, également inscrites en annexe V, sont reliées à l’enjeu milieux humides oligotrophes.
